Les masques.
Je préfère rêver.
Ne suis pas douée pour vivre éveillée.
Jusqu'où vais-je pousser l'art du cloisonnement ?
L'âge venu,
Je me découvre fatiguée par le poids de tous ces masques que je porte quotidiennement pour être reconnue par chacun.
Je leur en veux – presque – d'être à l'origine de la création d'un nouveau masque et pourtant…
Et pourtant je sais leur innocence en ce domaine.
Déçue par tous ceux qui ne sont pas à la hauteur du masque que j'ai crée pour eux.
Comment expliquer cette faim insatiable de nouvelles conquêtes amicales ou amoureuses dont je ne suis jamais la dupe ou alors pour un court instant et toujours triste de cet élan, engouement que je suscite car je connais la fin inéluctable de ce nouvel émerveillement.
Je n'aime l'autre que le temps de la quête, de la découverte, de la recherche profonde, de l'espoir ?
Et moi ?
Je me glisse nue et sans masque dans le froid de mes bras, mes bras blancs et ronds faits pour aimer, mais… il est bien tard pour offrir la caresse attendue.
La lassitude s'installe, je ne joue plus dans la continuité ; un jour, deux jours de marivaudage, de comédie à peine subtile, cela suffit !!!
Je m'ennuie si vite avec les autres.
Ils sont si prévisibles.
Combien de masques vont tomber en poussières ?