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Plume d'Apolline
11 octobre 2013

La femme tiroirs

Albertine,

femme miroir,

s’observe et s’interroge.

 

Bonheur du jour,

délicat,

en bois fruitier,

tu es sa préférence,

mais,

à la vérité,

dés la nuit tombée,

 

Albertine

devient,

chiffonnier,

en bois galeux.

 

Quand le jour n’est plus,

 

Albertine

se replie,

ouvre un tiroir,

et disparaît.

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Commentaires
J
La qualité d'un poème tient pour beaucoup à la capacité de semer des analogies, ce que tu réalises magnifiquement ici. J'ai parlé, ailleurs, pour caractériser ton style, d'une écriture à fleuret moucheté. Cette femme miroir qui, par le jeu de l'initiale, rebondit sur la femme tiroirs constitue déjà, en soi, un enchantement pour le lecteur. Car c'est en s'observant au miroir et en s'interrogeant qu'elle parvient en quelque sorte à s'éprouver "femme tiroirs". Bref, le reflet provoque la réflexion. La métaphore filée mobilière, ensuite, dessine finement la ligne de démarcation. C'est celle qui se situe entre l'objet-meuble vigoureux, qui produit ("bois fruitier"), qui ouvre, qui sert de support à la révélation par les mots et l'objet-meuble maladif ("galeux", "se replie", "disparaît") qui contient le linge, l'image probable d'un linge sale que l'on va laver en entrant dans l'obscurité du tiroir.
Z
très joli je ne sais pas comment on dit si c'est un alexandrin ou des rimes ? mais c'est très bien écrit
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