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Plume d'Apolline
9 septembre 2010

Article de la Charente Libre du 04/09/2010

JANINE MARTIN-SACRISTE, 56 ANS, ET FLORENT POUSSARD, 19 ANS. DEUX GÉNÉRATIONS MAIS UNE MÊME PASSION PRÉCOCE POUR LA LECTURE ET L'ÉCRITURE. PHOTO MAJID BOUZZIT DEUX COGNAÇAIS DU WEB AU PAPIER

Ils sont disciples du site Vosecrits.com.. Janine Martin-Sacriste et Florent Poussard viennent d'être publiés dans «Nouvelliennes».. Le premier recueil des Véliens. Rencontre.



04.09.2010

Céline AUCHER | c.aucher@charentelibre.fr




Ils ne s'étaient jamais vus. Juste lus. Comme des gens qui partagent un goût commun pour la lecture et l'écriture... mais habitent à deux pas l'un de l'autre. Les Cognaçais Janine Martin-Sacriste et Florent Poussard sont de drôles d'oiseaux. Des Véliens, habitants de la planète Vosecrits.com, atelier d'écriture en ligne qui publie de la littérature de fiction ou d'auto-fiction. Des Véliens + pourrait-on dire. Car Janine Martin-Sacriste, 56 ans, et Florent Poussard, 19 ans, font partie des 13 auteurs publiés dans le premier opus de la collection Printernet, «Nouvelliennes» (1).

«C'est un Vélien [Patrick Camu, NDLR] qui a proposé à deux ou trois auteurs de les publier à ses frais. Chacun a ensuite coopté d'autres auteurs», explique Florent Poussard, qui entre en licence d'aménagement du territoire à Bordeaux. Au milieu d'écrivains en herbe venant d'Ile de France, de Bretagne, de Belgique, de Suisse ou des Antilles, les deux Cognaçais ont l'air de faire du copinage. Pas du tout. «On a été coopté par d'autres», lancent les deux compagnons d'écriture.

C'est la libraire Jeanne Masson, figure locale décédée depuis, qui les a réunis malgré elle. Celle que mentionne Janine dans un de ses textes. «C'est quelqu'un qui a énormément compté dans ma vie. Enfant, je passais des heures à lire dans son escalier, il arrivait qu'elle me prête des livres que je ne pouvais pas acheter.»

Entre Janine et Florent, il y a une passion commune précoce. «J'ai appris à lire à 3 ans, avoue la première, salariée d'une société de transit maritime. C'est ma grande soeur, de 17 ans mon aînée, qui m'a appris. Voir des adultes plongés dans des livres, je trouvais ça fascinant.» Florent, lui a commencé à 5 ans, avant d'entrer en CP. A 11 ans, elle lisait Pouchkine et Nabokov à côté du Club des cinq. Lui commençait à se passionner pour le théâtre, entrait au conservatoire de Cognac, se mettait à Beckett, Ionesco ou Jean Genêt. En 2009, il a décroché le premier prix du concours de nouvelles de la Société des auteurs de Poitou-Charentes, dans la catégorie étudiant.

L'écriture ? «C'est terrible. Comme un bouton qu'on ne peut pas empêcher de pousser», lance Janine. Aussi terrible que ses nouvelles tournées vers l'intime, la famille et ses secrets qui abîment les âmes. «Je ne sais pas écrire drôle», dit l'auteure d'«Un deuil en province» dont le premier post sur internet parlait de viol et d'inceste.

Elle avait l'écriture silencieuse, celle que l'on garde pour soi, jusqu'à l'arrivée de l'ordinateur. «Je me suis acheté un portable. Tout à coup, j'ai pu être lue et être critiquée. ça a été un vrai choc !» Le cap du pseudo, Florent l'a franchi l'été dernier après une rencontre en vrai avec quelques Véliens. «Sur Vosecrits.com, on trouve des lecteurs aux avis constructifs. On peut se confronter au regard des autres et lire des choses intéressanes», souligne le garçon, qui poste nouvelles et saynètes théâtrales.

Un fan des contes d'Andersen. Pour «Nouvelliennes», il a concocté un conte en forme de Lego «A l'attention des jeunes parents» et les deux pages d'«Amélie-Mélo, Dis», le jet d'une nuit. «Je me suis déjà levé à 3h du matin pour écrire, dit Florent. En cours, j'ai souvent deux feuilles, une où je note ce que dit le prof, l'autre où je note mes idées.»

L'écriture comme un besoin. Celui qui fait écrire dans le noir. «J'ai déjà eu du mal à me relire le lendemain, confie Janine, qui conserve plein de carnets de ses rêves. Il me faut toujours un cahier sur moi, c'est vital.» Si ça se trouve, à cette heure-ci, une phrase a surgi.

(1) Editions Conselia. Disponible à la librairie

Le Classique à Cognac, 12 €.

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