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Plume d'Apolline
20 novembre 2009

Chère maman,

Mes bras ont cherché ta douceur,

ta main sèche en a défait l'empreinte.

Ton odeur, un baiser

rejeté.

Ma gorge nouée...

un chant cristallin a tenté...

Répétés,

tes refus

ont broyé l'enfance.

N'aie pas peur ...

maintenant je suis grande,

je vais prendre soin de toi.

Souviens-toi des images,

pieuses,

glissées dans mon missel...

Un ciel éclairé

d'un rayon de soleil.

Ton repos sera éternel.

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Commentaires
J
Un poème en deux parties parfaitement égales. Hier... et aujourd'hui. L'enfant... La femme. Comme les deux faces d'une même pièce : la vie. Même si le jeu des antithèses est très explicite, le rejet et la mise en apposition, à eux seuls, suffisent à manifester la violence extrême imposée par le déni d'amour. La référence à l'éducation religieuse reçue illustre le détournement exercé depuis les origines. Incapable de transmettre l'amour, on a imposé à l'enfant un accablant substitut, ce misérable dérivatif de la foi, de l'acceptation du sort terrestre, de la croyance en une vie de béatitude dans l'au-delà. Les expressions "N'aie pas peur", "je vais prendre soin de toi" et "Ton repos sera éternel" résonnent forcément ici avec une ironie mordante face au message lénifiant proposé par l'évangile. C'est la seule réponse possible de la femme aux souffrances imposées à l'enfant et à l'adolescente.
A
Eternel le repos ? <br /> Et la peine aussi probablement de l'enfant devenu(e) grand.
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