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Plume d'Apolline
28 août 2009

Draps de lin.

La nuit j'écris.

La nuit j'écris sur mon lit.

J'écris sur les draps de mon lit.

Des draps de lits en lin, qui retiennent mes écrits.

Qui retiennent l'encre noire et les non-dits.

Les non-dits de pudeur, de colère ou de lassitude.

Les non-dits de 'bras baissés' quand il faudrait brandir ses mots....ses certitudes.

J'écris sur les draps de lin de mon lit, à l'encre noire.

Je me roule dans mes mots pour imprégner mon corps d'ivoire

Qui devient lâche quand il a peur et perdu espoir.

Le jour, j'étends mes draps écrits face au ciel.

J'attends en vain que mes mots deviennent du miel.

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Commentaires
J
J'aime cette construction du poème qui alterne la progression à thème constant (vers 1 à 3, 6 à 7 puis 8 à 12) et la progression à thème linéaire (vers 3 à 6). Cela crée un effet de relance assez agréable. Il se dessine un jeu subtil d'analogies entre ce lin-drap et ce lin-papier qui marquent chaque côté d'une frontière symbolique : celle qui sépare la nuit et le jour. Les "non-dits" du lit, comme un buvard, "retiennent", viennent "imprégner" le monde du sommeil, de l'inconscient, de l'insomnie. Les "mots" écrits, comme restitués à l'état de veille, portent témoignage ("étends", "face au ciel") et espèrent un soulagement ("deviennent du miel") pour l'instant inaccessible ("vain").
A
J'ai imaginé en lisant ce texte une pièce de théâtre sous forme de mime ou un ballet ; sur la scène au décor blanc, tout se déroulerait comme tu l'écris, en crescendo.<br /> Et ça serait très joli !
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